- adjectif
- an. ADJÈKTIFO, -îva, -e (Albanais).-------------------------------------------------------------------------------------------------------1) Les adjectifs savoyards comportent la plupart du temps trois formes : le masculin (qui a souvent la même forme au singulier et au pluriel), le féminin singulier et le féminin pluriel. Ces trois formes sont indiquées de la façon suivante : brâvo, -a, -e <beau>, qu'il faut lire : brâvo ms. et mpl., brâva fs., brâve fpl. (Albanais.001, Annecy.003, Thônes.004). - Le -o et le -a finales atones sont souvent prononcées comme des e muets français (Arvillard.228, Saxel.002). Bien que certains écrivains savoyards ne mentionnent qu'une seule forme pour certains adjectifs, parce que les finales atones o et a sont souvent amuïes, nous avons quand même mentionné les trois formes pour tenir compte de la tradition. Ainsi "militaire" a été écrit militéro, -a, -e (001,002,003,004). 2) Au sujet des finales (terminaisons introduites par un tiret) nous avons appliqué les conventions suivantes pour les adjectifs, les participes présents et passés, les noms qui ont un féminin et aussi pour des séries de mots qui n'ont que la finale qui change : - Si la finale (terminaison) commence par une voyelle (le y, le h et le w étant considérés comme faisant partie de la voyelle), le tiret indique que cette finale doit être rattachée à la dernière consonne mentionnée (le y, le h et le w étant alors considérés comme faisant partie de la consonne, à condition que la finale ne commence pas par ces mêmes lettres). Ainsi golatu, -wà, -wè <troué> doit se lire golatu ms. et mpl., golatwà fs., golatwè fpl. (001) ; fini, -yà, -yè pp. gv.3 <fini> doit se lire fini ms. et mpl., finyà fs., finyè fpl. (001) ; travalyà, -à, -è pp. gv.2 <travaillé> doit se lire travalyà ms., mpl. et fs., travalyè fpl. (001). Le g reste toujours dur même quand il est suivi d'un -é, d'un -e ou d'un -i. Ainsi fatigâ, -â, -é <fatigué> doit se lire fatigâ ms., mpl. et fs., fatigué fpl. (001). - Si la finale (terminaison) commence par une consonne, le tiret indique que cette finale doit être rattachée à la dernière voyelle mentionnée (les nasales an, in, on, un étant considérés comme des voyelles ; le y, le h et le w étant considérés comme faisant partie de la voyelle, à condition que la finale ne commence pas par ces mêmes lettres). Ainsi ingrà, -ta, -e <ingrat> doit se lire ingrà ms. et mpl., ingrata fs., ingrate fpl. (001) ; promi, -re, -e <premier> doit se lire promi ms. et mpl., promire fs. et fpl. (001) ; maw, -ra, -e <mûr> doit se lire maw ms. et mpl., mawra fs., mawre fpl. (Alex) ; mweu, -ra, -e <mûr> doit se lire mweu ms. et mpl., mweura fs., mweure fpl. (Giettaz.215) (au fém. la voyelle tonique est légèrement plus longue qu'au masculin) ; blyagâ, -â, -é <blagué> doit se lire blyagâ ms., mpl. et fs., blyagué fpl. (001) ; blyan, -she, -e <blanc> doit se lire blyan ms. et mpl., blyanshe fs. et fpl. (001) ; nai, -ra, -e doit se lire nai ms. et mpl., naira fs., naire fpl. (001) ; uvê(r) (001,003,218,228c | 017,025,026,228b), -rta, -e <ouvert> doit se lire uvê (001,3,218,228c) / uvêr (017,025,026,228b) au ms. et mpl., uvêrta au fs., uvêrte au fpl.. Le e du fs. promîre est un a amuï, certains ont conservé ce a, d'autres le conteste sous prétexte qu'à certains endroits il est devenu i. COD. hésite parfois entre les deux. Les mots accompagnés des mentions " n., an., pp., ppr., av., fam. " doivent être lus comme les adj.. Psc., on écrit parfois les formes en entier. Certains adjectifs dce. peuvent rester invariables (ils ont alors la forme du ms.) quand ils sont placés devant le nom. Voir : Fin, Grand, Gros, Sel, Vrai. Quand les adj. ont quatre formes (à Macôt, par exemple), nous l'indiquons respectivement en début de paragraphe par l'expression (ms., mpl., fs., fpl.). Bien que notre graphie ne l'indique pas toujours, il faut légèrement allonger la voyelle tonique précédant les finales féminines -za, -ze, -ro, -ra, -re, -na, -ne. 3) Les finales des adjectifs savoyards sont très variées. Nous présentons ci-après les principales formes régulières : 31) -o, -a, -e (forme courante / av. issu du pp.) (001,003,004, Tignes), (prononcé respectivement -e, -a, -e à Saxel). Ainsi : brâvo, -a, -e <beau> adj., korbo, -a, -e <courbe> av. (001,002), atrapo, -a, -e <surpris, confus> av. issu du pp. (001). 32) -éro, -a, -e. Bien que beaucoup écrivent -ére dans les trois cas, nous avons quand-même maintenu l'orthographe plus traditionnelle. Ainsi : michnéro, -a, -e <missionnaire>, mortu-éro, -a, -e <mortuaire> (001). 33) -â, -â, -é (pp. des verbes du gv.1 en -â) (001,003,004) || â, -âye, -é (002, Balme- S.020, Bogève, Juvigny.008, Taninges). - E. : Participe. 34) -À, -À, -È / -eu (001,003,004 / 002,215, Annemasse, Bogève, Cordon, Magland.145, Samoëns) (pp. des verbes du gv.2 en -î / -é). - E. : Participe. 35) -ê, -ta, -e av. issu du ppr. (001.PPA.), -an, -ta, -e (002), -in, -ta, -e (001,004, Aix.017, Vaulx). Ainsi : ézitê, -ta, -e <hésitant> (001), ézitan, -ta, -e (002) ; adjwin, -ta, -e <adjoint> (001,017). 36) -î, -re / -ra, -e (001,002,003,004), -yé, -yére / -yéra, -e (228, Albertville, Chambéry.025...). Ainsi : promî, -re / -ra, -e <premier> (001), premî, -re, -e (002) ; monî, -re, -e <meunier> (001), mounî, -re, -e (002). 37) -u, -wà, -wè (adj. et certains pp. du gv.4) (001,003,004,025,228, Charvonnex, Douvaine, Sallanches, Villards-Thônes, ...), -u, -wà, -weu (Cordon, Morzine.081), -u, -ouha, -ouhe (002b,008b, Samoëns.010b), -u, -ouwa, -ouwe (002a), -u, -uha, -uhe (008a, Annemasse).Fra. Mauvais, piètre : mal(a)tru, -wà, -wè (001,020, Nonglard | 003,004,145b, Genève), malatru, -ouha, -ouhe (010a,145a). Voir aussi : Bosselé, Bossu, Dru. 38) -ai / -ê, -aita / -êta, -e (001b,003,004 / 001a). Ainsi : ADRAI, -TA, -E <adroit> (001,003,004). 39) -in, -in-na, -e (001,002,003,004).Fra. MALIN, -NA, -E <malin> (001,003,004). 3a) -eû, -eûza, -e (001,002,215, Montendry.219), -aa, -aaza, -e (Montagny-Bozel), -aô, -aôza, -e (081). Ainsi : krinkèlyeû, -za, -e <sourcilleux> (219) ; korajeû (001) / korazeû (215) / korazhyeû (002), -ZA, -E <courageux>. 3b) -ò, -oza, -e || -u, -uza, -e (228), -ò, -oyza, -e || -eu, -euza, -e (001).Fra. Heureux : érò, -za, -e <heureux> (228).Fra. Connaissance, visiteur, compagnon, collègue : konyâtu, -za, -e (228).Fra. Peureux : pwérò / pwéreu, -oyza / -euza, -e (001). 4) À St-Martin-Porte, l'adj. masc. est indiqué par la finale -ô atone quand elle existe, le fém. par la finale -i atone après sh, zh, ch, j, gr, ly, ny, tch, dj et parfois z, et par -o (= -ò atone) dans les autres cas. Après un -zhô issu d'un -rô intervocalique, on peut trouver au fém. sing. les finales atones -zhi ou -zho (-o = -ò atone). Après une consonne, on ajoute au fs. les finales atones -i ou -o (-o = -ò atone). Au fém., si la voyelle finale fs. est atone. la finale fpl. est toujours -ê atone ; si la voyelle finale fs. est tonique -ò, la finale est -é tonique ; au pp. la finale fs. tonique - â (v. en -are) ou -ò (v. en -yare) devient -é tonique. Au masc., si la voyelle finale ms. est atone ou inexistante, pas de changement au pl. ; si la voyelle finale ms. est la voyelle tonique -ò, la finale pl. est -é tonique ; toutes les autres voyelles finales ms., ne changent pas au pl., que ce soient les adj. en -à, -i ou -u ou les pp. -â (v. -are) ou -i (v. en -ire).-------------------------------------------------------------------------------------------------------
Dictionnaire Français-Savoyard. 2015.